Chaque jour la réalité du changement climatique s’impose davantage à nous et aller vers la neutralité carbone d’ici 2050 n’est plus une option. Il y a urgence à accélérer la réduction de l’empreinte carbone du secteur de la construction, l’un des plus émetteurs du pays avec 25 % d’émissions de CO2. Ossabois est en ordre de marche pour appliquer la RE2020 (Réglementation Environnementale 2020) qui vise à décarboner le secteur de l’immobilier et de la construction, et soutient le plan Ambition Bois Construction 2030 présenté le 28 janvier dernier.
La RE2020, incontournable pour entrer dans l’ère post carbone – même si elle ne sera pas suffisante
Le secteur du bâtiment est toujours régi par la RT2012 (Réglementation Thermique 2012). Une norme qui est antérieure aux Accords de Paris sur le Climat !
Alors oui, la RE2020 va dans le sens de l’histoire, et à travers elle, le secteur de la construction peut faire sa part.
Elle ouvre la voie pour permettre à la France de respecter ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre, pour rattraper notre retard en la matière et pour encourager la construction rapide, performante et économique.
Elle permettra de faire évoluer les énergies utilisées et de bannir progressivement le gaz. Le calendrier qu’elle propose va crescendo pour permettre d’atteindre des premiers objectifs dès 2024 et d’aller vers des objectifs plus ambitieux jusqu’en 2030. Les seuils proposés sont en effet soit déjà largement atteints, soit facilement atteignables par le recours au bois dans la construction.
Le bois, une réponse majeure à l’urgence climatique
Le bois est un matériau très pertinent pour la construction.
Le bois est une ressource disponible et renouvelable, en particulier en France qui dispose d’un parc forestier immense dont l’exploitation n’est pas à son maximum.
Le bois est très performant pour réduire les émissions de CO2. Il capte du CO2 durant sa croissance, stocke du carbone durant toute la vie du bâtiment et bien après, au travers de son recyclage en isolants, panneaux, emballages, etc. De surcroit, sa mise en œuvre se fait avec une émission très réduite de CO2, à contrario de la plupart des autres matériaux de construction qui nécessitent fusion et consommation d’énergie fossile.
La construction bois est naturellement hors-site. Cela permet de maîtriser 70 % des coûts de construction d’une habitation et diminue de 20 à 60 % les délais de construction. Comme toute la filière sèche, la construction hors-site en bois, réduit considérablement les nuisances sur le chantier et l’environnement.
La mixité des matériaux : le bois un allier essentiel
Ossabois a toujours été fidèle à l’adage « le bon matériau au bon endroit ».
Chaque matériau possède ses propriétés et l’association, en fonction de l’objectif assigné à l’ouvrage, de l’ossature bois à des matériaux comme le métal, le bois lamellé collé, le CLT ou encore le béton permet d’optimiser les coûts et les performances. Le bois est léger et isolant, le métal dispose de bonnes propriétés mécaniques mais sur un volume limité, le béton offre de très bonnes propriétés de compression et d’isolation phonique, idéales pour faire barrière au bruit et qui sont notamment recherchées au niveau des planchers…
Il n’y a pas de mauvais matériau, ni d’injonction au « tout bois », seulement la nécessité d’une utilisation rationnelle des matériaux et de l’utilisation optimisée, intelligente et frugale du bois.
L’ACV dynamique, pilier incontournable de la RE2020
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) dynamique est la seule méthode qui valorise les matériaux qui n’émettent pas ou peu de carbone lors de leur fabrication ou mise en œuvre, pour répondre à l’urgence de la situation ou des engagements pris.
Toutes les autres méthodes, telles que l’ACV statique, ignorent la temporalité des émissions, alors que l’urgence demande une prise en compte immédiate. De plus, la gestion de la fin de vie de la construction traditionnelle est fortement émissive de CO2.
Ne pas adopter la méthode d’ACV dynamique dès maintenant nous obligerait d’ici deux ou trois ans à revenir à marche forcée vers une réduction drastique supplémentaire des émissions de CO2. Tant le gouvernement, que les scientifiques, les associations, et certains acteurs de la construction, défendent l’impératif de la RE2020, et pour cause, il est nécessaire de rattraper le retard pris dans les objectifs de neutralité carbone et de tenir les engagements pris dans les Accords de Paris.
Une filière bois mobilisée avec le « Plan Ambition Bois Construction 2030 »
Consciente de l’enjeu historique auquel doit impérativement répondre la RE2020, la filière Bois-Construction a donc lancé son « Plan Ambition Bois Construction 2030 » afin d’apporter sa contribution à l’effort collectif nécessaire à la décarbonation de la construction. Il compte 10 engagements concrets pour accélérer la transition du secteur vers la neutralité carbone :
- Former et en particulier accompagner la conversion des métiers des autres filières
- Développer l’emploi dans des filières locales
- Mobiliser les volumes et les investissements pour répondre aux exigences du marché
- Investir en R&D pour optimiser la transformation, la consommation et l’emploi de la ressource
- Développer l’offre en bois français et favoriser la construction de logements bas carbone
- Soutenir l’économie des territoires en développant des acteurs industriels
- Favoriser la mixité des matériaux, pour un usage rationnel et sobre du bois
- Planter et replanter pour garantir le renouvellement de la forêt française
- Réduire les coûts en massifiant l’utilisation du bois et en investissant dans des outils de production
- Recycler le bois en fin de vie en investissant dans les usines biomasse et en optimisant l’utilisation des produits bois en fin de vie
Ossabois apporte son soutien au « Plan Ambition Bois Construction 2030 » et sera au rendez-vous de la RE2020, car nous n’avons plus de temps à perdre pour faire face à l’urgence climatique. Nous devons, tous à notre échelle, accélérer le rythme de la transition écologique et la décarbonation de l’économie, et la construction hors-site et bois doit faire sa part.
Photo par veeterzy sur Unsplash